Remplacement de la valve mitrale ou réparation ? Différences
Qu’est-ce que l’insuffisance mitrale ?
L’insuffisance mitrale est une pathologie caractérisée par la fermeture incomplète de la valve mitrale. Lors de la contraction du ventricule gauche, c’est-à-dire lorsque le sang pompé par le cœur est poussé vers l’ensemble du corps à travers la valve aortique, une partie du sang retourne vers l’oreillette gauche et donc vers les poumons. L’insuffisance mitrale peut être due à un « prolapsus » des feuillets, qui ne se font pas face correctement, à une dilatation de l’anneau, à une élongation ou à une rupture des cordes tendineuses, des muscles papillaires ou à une dilatation du ventricule gauche.
En cas d’insuffisance mitrale légère, la chirurgie cardiaque n’est pas nécessaire, mais des contrôles cardiologiques périodiques le sont. En cas d’insuffisance mitrale moyenne ou sévère, une réparation ou un remplacement de la valve est nécessaire. En cas d’insuffisance mitrale modérée, plusieurs autres paramètres doivent être évalués pour comprendre la nécessité d’une intervention. Il est bon de rappeler qu’une valve malade est prédisposée à l’infection, ce qui peut conduire à une situation très grave appelée endocardite bactérienne.
Que sont la réparation et le remplacement de la valve mitrale ?
La chirurgie cardiaque pour réparer les défauts valvulaires
Une intervention chirurgicale pratiquée avant que la dégénérescence de la valve mitrale n’atteigne un niveau inquiétant peut prévenir des dommages irréversibles au cœur. Dans certains cas, un traitement pharmacologique peut également atténuer sensiblement les symptômes, même si ce n’est que pour un certain temps.
L’intervention chirurgicale est décidée lorsque l’échocardiographie cardiaque diagnostique une insuffisance grave. Les symptômes du patient doivent être présents même s’il faut envisager, en présence de symptômes peu clairs ou flous, l’état du ventricule gauche soumis à un surmenage avec pour conséquence un dysfonctionnement grave qui risque de devenir irréversible.
Quand parle-t-on de remplacement de la valve mitrale ?
Souvent, la valve est tellement endommagée qu’elle doit être remplacée. Dans d’autres cas, il peut simplement être réparé. La réparation valvulaire native est principalement réservée aux cas d’insuffisance mitrale. Cependant, la plupart des réparations sont effectuées lorsque survient une maladie dégénérative, entraînant une rupture ou une élongation des composants de la valve. Dans ce cas, le retrait des segments rompus et le raccourcissement des segments allongés peuvent être effectués en plaçant des cordons synthétiques à la place des segments rompus ou allongés.
En cas de sténose mitrale, l’intervention la plus fréquemment pratiquée est le remplacement de la valve mitrale (par bioprothèse ou prothèse mécanique). La plastie mitrale est réservée à certains cas, car les lambeaux mitraux sont tellement endommagés (épaissis et raides) par la pathologie rhumatismale que la réparation est difficile et inefficace.
Un remplacement doit être commandé lorsque les réparations ne permettent pas d’assurer la guérison. C’est le cas lorsque la valve mitrale est tellement endommagée par une maladie rhumatismale qu’elle doit être remplacée par une prothèse valvulaire artificielle. En général, il existe deux types de valves artificielles : les valves mécaniques, qui sont faites de métal et/ou de carbone pyrolytique, et les valves tissulaires, qui sont faites de tissu animal.
La réparation et le remplacement de la valve mitrale sont des interventions réalisées par un chirurgien cardiaque.
Comment se déroulent les interventions de remplacement et de réparation de la valve mitrale ?
La réparation de la valve mitrale
L’opération de réparation de la valve mitrale est réalisée sous anesthésie générale, avec un accès par sternotomie ou mini-thoracotomie (mini-invasive), accès qui est convenu avec le patient en tenant compte de différents paramètres tels que l’âge, la lésion valvulaire, la constitution physique et les co-pathologies. L’opération est réalisée avec un cœur arrêté et pour cette raison, la machine cœur-poumon (pompe pour la circulation extracorporelle) est utilisée. Il existe différentes techniques de réparation de la valve mitrale qui peuvent être utilisées individuellement ou en combinaison pour reconstruire la valve et la rendre continentale. À la fin de l’opération, un contrôle échocardiographique est effectué pour vérifier le bon fonctionnement de la valve réparée.
Le remplacement de la valve mitrale
Dans les cas où la réparation n’est pas possible, la valve mitrale est remplacée par une prothèse mécanique ou biologique. Les prothèses mécaniques ont l’avantage d’être durables, mais nécessitent un traitement anticoagulant, tandis que les prothèses biologiques, dérivées de tissus animaux, ne nécessitent pas de traitement anticoagulant, mais ont une durée de vie limitée. Le type de prothèse est choisi en fonction de l’espérance de vie, de la possibilité de maintenir un traitement anticoagulant (dans certains cas, des pathologies concomitantes le rendent dangereux), du mode de vie et des préférences personnelles du patient.
Quels sont les risques de la réparation ou du remplacement de la valve mitrale ?
La chirurgie de la valve mitrale peut être associée à plusieurs complications telles que des hémorragies, des infections, des lésions neurologiques, une insuffisance cardiaque et une crise cardiaque péri-procédurale. D’autres complications moins graves consistent en une inflammation et un épanchement pleuraux, une fibrillation auriculaire, des douleurs, un manque d’appétit et de la fièvre. Chez les patients âgés ou présentant des pathologies concomitantes, la chirurgie traditionnelle peut présenter un risque trop élevé. Dans ces situations, il est possible, pour certains patients, de recourir à des thérapies alternatives par cathéter, qui permettent de réparer ou de remplacer la valve malade de manière moins invasive. Ces procédures sont évaluées de manière collégiale et approuvées par l’équipe cardiaque, qui comprend un chirurgien cardiaque, un anesthésiste et un cardiologue hémodynamicien.
Normalement, le risque de décès associé à cette procédure est inférieur à 3 %, mais une évaluation du risque est nécessaire pour chaque patient, en tenant compte de son âge, de son état général et des maladies associées.
Après une opération sur la valve mitrale, une qualité de vie satisfaisante peut être retrouvée et la récupération fonctionnelle a une probabilité de succès proche de 96% des cas. Cependant, il est important que l’opération ne soit pas réalisée de manière précoce, afin d’éviter une dysfonction du ventricule gauche due à une pathologie mitrale non traitée.