Quand faut-il commencer une dialyse?
Qu’est-ce que la dialyse ?
La dialyse est un traitement que les médecins décident de choisir pour un patient lorsque les reins de ce dernier, en raison d’une atteinte soudaine ou prolongée, perdent complètement leurs fonctions.
La dialyse permet de :
- Éliminer les déchets, les sels et les liquides en excès qui, en s’accumulant, mettent gravement en danger la vie du patient.
- Aider l’organisme à réguler la pression artérielle.
- Contrôler les valeurs circulantes de certaines substances chimiques fondamentales comme le potassium, les bicarbonates et le phosphore.
D’autres fonctions, dont la libération d’hormones, ne sont toutefois rétablies que par une greffe rénale, qui constitue donc le traitement de substitution idéal.
Comment déterminer si une dialyse est nécessaire ?
Le traitement de substitution rénale (hémodialyse, dialyse péritonéale) doit généralement être commencé lorsque la maladie rénale atteint le stade terminal avec un filtrat glomérulaire, exprimé par la clairance de la créatinine, inférieur à 15 ml/min.
La dialyse est un traitement qui permet de sauver des vies car l’insuffisance rénale avancée, si elle n’est pas traitée, entraîne la mort.
Toutefois, chez certains patients, elle peut s’avérer particulièrement contraignante sans apporter de bénéfices en termes d’allongement de l’espérance de vie et d’amélioration de la qualité de vie.
Quand ne pas opter pour une dialyse ?
Situations dans lesquelles la dialyse ne doit pas être initiée
Le traitement par dialyse ne doit pas être commencé lorsque des patients en pleine capacité, adéquatement informés des avantages, des risques du traitement et des conséquences de ne pas commencer la dialyse, décident de manière autonome, libre et volontaire, de ne pas subir de dialyse.
Le patient a le droit de refuser le traitement proposé et le médecin doit respecter ce choix.
Situations dans lesquelles la dialyse peut ne pas être commencée
La dialyse ne peut représenter une option thérapeutique pour les patients ayant une faible espérance de vie en raison d’une maladie non rénale, comme dans le cas d’une maladie néoplasique, d’une maladie cardiovasculaire, hépatique ou encore d’un dysmétabolique grave. Dans certaines circonstances, cependant, même quelques semaines de vie supplémentaires peuvent être importantes pour que le patient puisse assister à un événement familial ou régler certaines affaires familiales et financières.
Au cours de la dernière décennie, on a constaté une augmentation significative du nombre de personnes âgées de plus de 65 ans qui ont commencé un traitement par dialyse. Parmi ceux-ci, le groupe le plus important est constitué de patients âgés de plus de 75 ans.
En outre, ces patients, une fois la dialyse commencée, peuvent présenter des troubles cognitifs importants et nécessiter une hospitalisation.
Par conséquent, étant donné que dans ce groupe spécifique de patients, la dialyse peut être particulièrement contraignante, sans apporter de bénéfices en termes de survie ou de qualité de vie, il est conseillé de discuter avec le patient et les membres de sa famille du pronostic, des bénéfices et des inconvénients attendus, tant avec le début du traitement par dialyse qu’avec un traitement de l’insuffisance rénale chronique avancée n’incluant pas de dialyse (traitement conservateur de l’insuffisance rénale chronique avancée).
Il convient de souligner que l’âge en lui-même, en l’absence d’autres paramètres (présence d’autres maladies graves, non-autonomie), n’est pas un critère éthiquement acceptable pour décider de ne pas commencer la dialyse.
Cas particuliers : patients souffrant de troubles cognitifs
Le traitement par dialyse nécessite la collaboration du patient, ou du moins sa non-opposition au traitement.
Il existe des situations dans lesquelles cela peut ne pas se produire, rendant problématique la réalisation du traitement par dialyse.
L’état mental du patient est donc une condition qui influence la décision de commencer ou non le traitement par dialyse.
La non-admission au traitement de patients présentant des lésions cérébrales graves ou une forme sévère de démence pose plusieurs problèmes.
Chez ces patients, la non-initiation du traitement par dialyse doit être une option motivée par le respect de la dignité du patient, afin d’éviter des souffrances inutiles, et non un simple refus dû à l’état des troubles cognitifs.
Le choix du type de traitement par dialyse, en l’absence de contre-indications cliniques, sociales et logistiques évidentes, est fait par le patient, qui est soutenu dans cette décision importante par son néphrologue et l’ensemble du personnel de néphrologie.
Il doit s’agir d’un processus structuré d’éducation et d’information du patient, afin que le choix puisse être aussi rationnel et éclairé que possible.
Comment on se sent pendant la dialyse ?
La dialyse n’est pas douloureuse en soi. Il est toutefois possible de se sentir particulièrement fatigué pendant le traitement par dialyse ou immédiatement après.
En outre, une hypotension, des nausées, des vomissements, des crampes musculaires ou une peau sèche et déshydratée peuvent survenir dans certains cas. Si vous ressentez une douleur pendant la dialyse, c’est un symptôme que quelque chose ne va pas et vous devez immédiatement en informer votre équipe soignante.
Comment le patient doit-il se comporter entre les séances de dialyse ?
L’efficacité du traitement par dialyse est fortement influencée par le comportement du patient pendant la période entre les différentes séances.
Il est donc important de:
- Suivre les indications diététiques, en évitant les aliments riches en sel, en potassium et en phosphore.
- Contrôler la quantité de liquides pris chaque jour.
- Suivre le traitement pharmacologique prescrit, en gardant notamment sous contrôle la pression artérielle et la glycémie.
- Gardez le contrôle de vos émotions : maintenir une routine quotidienne peut sembler impossible, surtout au début du traitement.
Parler à votre médecin et accepter l’aide de votre famille et de vos amis peut être la première étape de l’adaptation à une nouvelle vie.