Polypes intestinaux et polypectomie
Que sont les polypes ?
Les polypes sont des lésions de la muqueuse de l’intestin et de l’estomac qui sont généralement bénignes. Certains polypes (adénomes) peuvent, s’ils sont laissés en place et s’ils deviennent très gros, dégénérer et devenir malins. Il est bien établi que la plupart des tumeurs malignes de l’intestin proviennent de polypes (adénomes) initialement bénins.
Pour cette raison, les polypes de l’estomac et des intestins doivent être retirés.
Aujourd’hui, il est possible de le faire par endoscopie et non plus par chirurgie comme cela était nécessaire dans le passé.
Symptômes et signes des polypes intestinaux
Les polypes intestinaux, surtout s’ils sont uniques, petits, plats et ne mesurent que quelques millimètres, sont généralement asymptomatiques, c’est-à-dire qu’ils ne présentent aucun symptôme. Cette caractéristique contribue à leur dangerosité, car le polype a tout le temps de devenir malin (cela prend généralement une dizaine d’années). Asymptomatiques, les polypes sont souvent détectés par hasard lors d’un examen endoscopique ou radiologique réalisé pour d’autres raisons ou lors d’une autopsie.
Les polypes intestinaux, surtout s’ils sont multiples, pédonculés et de grande taille, peuvent présenter divers symptômes et signes, notamment:
- crampes abdominales
- diarrhée aqueuse avec une éventuelle hypokaliémie consécutive ;
- la constipation ;
- des flatulences ;
- des douleurs abdominales ;
- ballonnement abdominal ;
- dyspepsie (difficultés digestives) ;
- difficulté à déféquer ;
- les symptômes et les signes de l’anémie ;
- des crampes abdominales ;
- pâleur ;
- rectorragie (saignement de l’anus) ;
- présence de sang rouge vif dans les selles (en cas de lésion hémorragique dans la partie terminale du côlon) ;
- sang rouge foncé dans les selles ou méléna (selles noires) en cas de lésion hémorragique dans la première partie du côlon) ;
- présence de sang occulte dans les selles (non visible macroscopiquement) ;
- ténesme rectal (sensation de besoin urgent de déféquer), surtout si les polypes sont situés dans le rectum ;
- sensation de corps étranger près de l’anus (surtout si les polypes sont situés dans le rectum) ;
- coliques abdominales très douloureuses et autres signes d’occlusion intestinale (si les polypes intestinaux sont nombreux et/ou volumineux).
En général, ces symptômes et signes sont d’autant plus fréquents et intenses que le polype est grand. En cas d’obstruction intestinale sévère, des vomissements fécaloïdes (selles par la bouche) peuvent survenir.
Comment enlever les polypes intestinaux ?
Se préparer à la polypectomie
Dès la veille de la polypectomie, il est demandé au patient de suivre une période de jeûne minimale de 4 heures, afin d’éviter les problèmes de nausées et de vomissements. Si l’examen a lieu l’après-midi, un petit déjeuner léger est autorisé tôt le matin.
Dès le soir de la veille de l’examen, selon la prescription du médecin, le nettoyage du côlon doit être effectué à l’aide de laxatifs associés à de l’eau ou à des liquides clairs. Les protocoles les plus récents permettent désormais l’utilisation de laxatifs à très faible dose : un seul litre de préparation associé à un litre de liquide clair.
En raison des risques hémorragiques possibles de l’opération, il convient d’informer le médecin de l’utilisation éventuelle de médicaments (anticoagulants, antiplaquettaires comme l’aspirine ou anti-inflammatoires) susceptibles de modifier la capacité du sang à coaguler et, dans certains cas, dans les cinq jours précédant la polypectomie, l’utilisation de ces médicaments doit être suspendue ou au moins réajustée pour éviter les complications.
Déroulement de la polypectomie
Grâce à un petit tube flexible muni d’une caméra à l’extrémité ou de lentilles (fibres optiques) et équipé de sa propre lumière, introduit par la bouche (gastroscopie) ou le rectum (coloscopie), le médecin peut voir le polype.
Les polypes peuvent être pédiculés ou sessiles. Les polypes pédiculés sont facilement retirés en un seul morceau en les sectionnant à la base. Dans certains cas, les lasers sont également utilisés pour brûler la base des gros polypes. Il est très important de retirer complètement le polype pour éviter qu’il ne se reforme.
Examen histologique
Avant la polypectomie, le médecin peut prélever de petits morceaux de tissu (biopsies), qui sont ensuite envoyés au laboratoire pour une analyse microscopique ou histologique.
L’examen histologique est très important car il permet de diagnostiquer la nature du polype et de déterminer si des contrôles ultérieurs sont nécessaires ou non.
Dans le cas de polypes de grande taille, des examens complémentaires sont généralement nécessaires pour exclure la présence de cellules transformatrices (dysplasie) et, si elles sont présentes, pour identifier leur localisation.
La polypectomie endoscopique est un traitement définitif dans la plupart des cas, mais lorsqu’il y a des cellules à un stade avancé de transformation (dysplasie sévère) à la base du polype ou dans le pédoncule, une intervention chirurgicale est nécessaire pour enlever la section affectée de l’intestin ou de l’estomac.
Complications
La polypectomie est une procédure sûre. Cependant, la capacité de coagulation du sang du patient doit être normale. C’est pourquoi on demande au patient de faire des analyses de sang pour s’en assurer.
Il est également important d’informer le médecin de l’utilisation de médicaments (anticoagulants, antiplaquettaires comme l’aspirine ou anti-inflammatoires) qui peuvent modifier la coagulation du sang.
L’incidence des complications de la polypectomie est relativement faible. Les principales complications sont l’hémorragie au niveau du site d’ablation du polype et la perforation, qui sont plus fréquentes lorsque de gros polypes sont enlevés.
Ces deux complications peuvent être résolues par un traitement médical ou endoscopique, et la chirurgie ne sera nécessaire que dans quelques cas.
Dépistage des polypes intestinaux
Comme nous l’avons déjà mentionné, bien que les polypes soient des formations bénignes, avec le temps (environ 10 ans) ils peuvent devenir malins et se transformer en carcinomes. Pour cette raison, l’identification et l’élimination des polypes intestinaux est l’outil le plus efficace pour la prévention du cancer colorectal. Étant donné que plus de 40 % des personnes de plus de 60 ans présentent des polypes adénomateux, une coloscopie est recommandée après l’âge de 50 ans, en particulier en présence de plusieurs facteurs de risque, tels que des antécédents familiaux de la maladie (parents atteints d’un cancer du côlon), l’obésité, le tabagisme et l’alcoolisme. L’examen diagnostique qui peut être associé à l’endoscopie est la radiographie du côlon. En association, une recherche de sang occulte dans les fèces peut être effectuée. Une coloscopie virtuelle peut également être utilisée.